Il y a quelques jours, nous apprenions la suspension d’un professeur d’histoire-géographie au prétexte que ce dernier aurait projeté un film contre l’avortement à l’occasion d’un cours d’éducation civique :
« J’ai demandé au recteur de l’académie d’Aix-Marseille de suspendre le professeur à titre conservatoire, une procédure disciplinaire va être engagée à son encontre, parce que ce qui s’est passé dans ce lycée de Manosque est absolument inacceptable« , indiquait au micro de RTL hier midi, Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale. « Ce qui me choque c’est que les professeurs sont tenus à un principe de neutralité, de respect de la personne, et l’enseignant, même si c’est dans le cas d’éducation civique, qui fait l’objet de débats entre les élèves, et entre les élèves et l’enseignant, l’enseignant doit toujours veiller à ne jamais heurter la sensibilité et les convictions des jeunes. »
Ce cas est particulièrement intéressant en ce qu’il illustre la « morale » publique professée par nos gouvernants. A la lecture de l’intervention de Luc Chatel il apparaît clairement que le rôle d’un professeur n’est pas d’éveiller les élèves en suscitant le dialogue, en confrontant les opinions diverses sur un même sujet. Ce professeur a eu tort. Tort car il n’y a qu’une vérité officielle estampillée république Française : l’avortement si je veux, quand je veux et bien entendu aux frais de la collectivité. Tout ce qui n’est pas aligné sur cette position relève de la déviance qu’il faut éradiquer en attendant la rééducation dans des camps citoyens (on a déjà les stages).
Les professeurs seraient tenus à des obligations de respect de la personne. Fort bien, qui oserait s’en offusquer ? Mais est-ce manquer de respect envers les élèves que leur montrer la réalité d’une opération bénie par la république laïque ? Parce que ce n’est pas rien un avortement. On balance aux anti-avortements les horreurs des tricoteuses qui charcutaient de malheureuses jeunes femmes perdues, mais on se garde bien de montrer la réalité de l’aspiration, des crochets, parfois du démembrement puis la fin dans un bac à déchets organiques. On se garde bien de dire que cette opération se répète, dans notre beau pays, de 200.000 à 250.000 fois par an. On se garde bien de dire que cinq années de Loi Veil affichent le même score que Birkenau, sauf que la loi Veil ça dure depuis 1975. Je sais, c’est mal de faire ce genre de comparaison, ça n’a pas de sens, c’est se mettre au même niveau que la première commissaire européenne venue, mais l’image est parlante.
Tout n’est cependant pas perdu :
La mère d’une des élèves est ravie qu’un professeur « prenne enfin position et assume ses idées et les partage avec ses élèves. Ma fille est très contente de cet enseignant au point qu’elle a mis en place une pétition pour le garder en poste. Ne souhaitant pas que ses élèves aient des ennuis, le professeur leur aurait même demandé de ne pas signer de leur nom mais d’une simple croix.«
Néanmoins, devoir signer d’une croix, voilà qui montre bien l’état de déréliction de la morale publique, ce qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de notre histoire.
Là, je m’inscris à 180°
Les arguties du type » respect de la personne » et compagnie, je n’en ai personnellement rien à battre, tant elles sonnent « droitdelhommistes » et prètent le flanc à toute interprétation polysémique.
Que ce professeur défende et illustre ses opinions, rien à dire à celà…mais, strictement conservateur et rigide sur ce point, je suis de ceux qui estiment que les lieux d’enseignement doivent être totalement sacralisés, destinés à transmettre un savoir et rien d’autre.
Je fais partie des rares ( à l’heure actuelle) qui seraient partisans de la suppression pure et simple de tous les cours de type « sociétaux », de type instruction civique et autres, y compris des cours de philosophie ( étant donné ce qui s’y enseigne maintenant), et du banissement hors des programmes de tout ce qui se rapporterait au « compassionnel », y compris l’inutile « macro économie compassionnelle » des séries « économiques et sociales »;
Ce qui me gène profondément n’est pas tant le thème choisi par ce prof, que le fait qu’il se comporte comme un vulgaire propagandiste « prof marxiste » d’autrefois devenu « prof zélateur de la diversité » version actuelle.
(Evidemment, s’il avait exercé dans un établissement privé annonçant clairement sa couleur et choisi en tant que tel par les parents, ma réaction serait différente)
J’ai la curieuse impression que si le professeur avait diffusé un film montrant une jeune fille de milieu catho tradi tombée enceinte des oeuvres d’Enguerrand, son promis, dont les parents n’auraient jamais toléré qu’elle avortât, mais qui grâce à sa meilleure amie Fatima et à une infirmière scolaire dodue et sympathique (un rôle pour Mimie Mathy) parviendra à se faire cureter et finalement plaquera cette lope d’Enguerrand, qui n’a pas brillé par son courage durant cette crise, pour unir sa destinée à celle d’Abdou, un sympathique sénégalais rencontré à la sortie de la clinique, eh bien, disais-je, j’ai la curieuse impression que personne n’aurait trouvé ça choquant.
À part quelques cathos tradis racistes et fascistes, bien sûr.
@ Hippocrate: Vous êtes un peu trop rigide dans vos principes; le fait est que la propagande est faite dans un sens, alors bien sûr que cela serait mieux qu’il n’y ait pas de propagande mais il ne semble pas malsain de rééquilibrer par un discours opposé, faute de pouvoir avoir la neutralité.
Cependant je ne vois pas bien pourquoi le prof serait illégitime à faire entendre ses opinions dans le public et serait légitme à déblatérer impunément dans le privé hors contrat.
Pour ceux qui se passionnent pour l’avortement (il y en a…) je vous recommande ceci:
http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=253
C’est le fait que le prof prenne position ou qu’il montre un avortement video qui choque? J’ai du mal à cerner l’emballement médiatique.
Ou alors c’est qu’il prenne position à l’encontre des idées de la majorité?
Si c’est la video qui choque, c’est à mourir de rire.
Eh oui Mâmes Méssieurs, ceci est un avortement. C’est visuellement étonnant le progressisme parfois n’est-ce-pas?
Il y a une question qui me brûle: comment s’imaginaient-ils un avortement?
Comment imaginer qu’un prof de l’EdNat puisse oser contester la vulgate républicaine ?
La loi Veil serait une horreur ? Allons donc, puisqu’on vous dit que c’est légal, ça ne saurait donc être mal.
L’avortement serait un meurtre , là encore, on vous dit que c’est légal, zêtes bouché ou quoi ?
Montrer la réalité de cette boucherie aseptisée de bloc opératoire ? Dites-donc, on a eu une secrétaire d’Etat qui a lutté contre la violence nippone chez Dorothée, ce n’est pas pour passer ces saloperies de vidéos en classe.
Non, ce type a été suspendu parce qu’il a contesté la vérité officielle, républicaine, laïque et démocratique. Et ça c’est pas bien parce que cela ne permet pas aux élèves d’éveiller leur intelligence et d’affuter leur libre-arbitre. Il va falloir vous enfoncer cela dans le crâne : républica akbar !
Je suis d’accord, le piétinement de la déontologie est un prétexte grossier. Le planning familial va régulièrement dans les collèges et lycées afin de diffuser sa propagande avec la complicité du professeur de biologie et personne n’y oppose jamais quelque principe de neutralité.
Je vous approuve totalement. La mentalité « Allah l’autorise, donc c’est bien. » et devenue celle de la République.
A propos du piétinement de la déontologie, saviez-vous que SOS Homophobie dispose d’un matériel pédagogique distribué dans les lycées avec la bénédiction du ministère ?
Je vous laisse juges : http://www.desilsetdeselles.eu/docs/guide_gay_de_la_drague.pdf
@ Koltchak
Mais des prospectus de « prévention de l’homophobie » sont distribué, par les enseignants, dans certaines écoles PRIMAIRES depuis 2003 !!!
Non, moi, quand je suis tenté de désespérer, mon REMEDE c’est ce blog-là : http://shumulewashere.blogspot.com/